5 moyens efficaces pour rembourser ses dettes
- 31 octobre 2019 |
- Catégorie : Dette |
- Auteur : Iohan Colarusso
Si environ 13% des Suisses se sont déjà vu refuser un crédit, près 561 000 personnes se trouvent en situation de surendettement en Suisse en 2019, soit 119 000 personnes en plus qu’en 2016. C’est en Suisse Romande qu’on trouve le plus grand nombre de débiteurs avec un taux de 10,9% à Neuchâtel et de 10,4 % à Genève. Les dettes les plus courantes sont celles liées aux impôts, qui concernent 80% des cas de dettes.
À l’origine des dettes on retrouve le plus souvent des problèmes personnels, comme un licenciement, un divorce ou une maladie. Par ailleurs, les jeunes sont plus touchés. En effet, 80% des débiteurs surendettés ont commencé à s’endetter avant 25 ans. Si dans la tranche des 18-25 ans, hommes et femmes sont égaux face à la problématique de l’endettement, dans la tranche d’âge 36-40 ans, les hommes sont plus nombreux à contracter des dettes.
Face à situation qui peut concerner tout un chacun, voici des conseils pour reprendre en main sa situation financière.
1. Dettes, par où commencer ?
Afin de calculer de l’ampleur des dettes et de commencer à mettre en place une solution afin de sortir de cette spirale infernale, il faut tout d’abord prendre conscience de la situation, ce qui n’est pas toujours facile.
Chercher de l’aide
Très souvent, les personnes endettées ressentent une très forte honte et n’osent pas en parler. C’est une erreur ! Très souvent, en parler avec des personnes de confiance fait retrouver la confiance en soi et le processus de désendettement peut commencer. Le mieux est de se rendre à une instance de conseil cantonale qui aidera à faire la liste des créanciers, mais surtout établir un budget sérieux et réaliste pour un coût relativement bas.
Se faire aider par un professionnel
Afin de mettre en place un plan de désendettement, appelé aussi plan d’assainissement des dettes, le débiteur avec l’aide de son conseiller s’il en a un, chaque dette doit être consignée soigneusement. Ce plan qui s’étend sur 36 mois la plupart du temps, prend en compte l’état des finances de la personne, mais pas seulement. Sa situation personnelle, sa capacité à subvenir à ses besoins courants et ses impôts sans contracter de nouvelles dettes ainsi que son état de santé est aussi pris en compte.
Les avantages de passer par un conseiller sont nombreux. Premièrement, la gestion des dettes passe par le conseiller et non plus pas le débiteur, qui peut se concentrer sur l’essentiel et reçoit des conseils avisés afin d’améliorer son quotidien et de reprendre la main sur la gestion de son budget. Deuxièmement, le conseiller peut négocier bien mieux avec les créanciers, car il dispose des connaissances demandées. Sachant que plus de 80% des personnes endettées ont des dettes d’impôts, c’est l’Office des impôts qui se prononce et là, les négociations sont plus rudes.
Optimiser son budget
Avoir des dettes a de nombreuses conséquences sur la vie du débiteur, qui doit désormais apprendre à vivre d’une autre manière. Le but ? Dépenser moins et privilégier en premier les dépenses nécessaires de la vie quotidienne, comme le loyer et les frais qui y sont liés, la nourriture, les assurances obligatoires, les frais médicaux, le moyen de transport pour aller sur le lieu du travail, les pensions alimentaires s’il y en a et les impôts. Le conseiller analyse les dépenses mensuelles et regarde si une prime d’assurance peut être supprimée ou modifiée pour celles qui ne sont pas obligatoires, si un leasing ou un crédit peut être racheté.
2. Éponger ses dettes : principales stratégies
1. Les facilités de paiement
Pour qui ?
Les débiteurs sont les dettes sont les montants ne sont pas très élevés.
Procédure :
• Le remboursement doit s’effectuer au maximum en 36 mois.
• Le conseiller ou le débiteur peut, après négociations, demander aux créanciers d’abandonner les intérêts.
• Il faut toujours payer ces derniers à temps, en respectant un calendrier de remboursement précis.
2. Remise partielle des dettes
Pour qui ?
Aussi appelée concordat extra judiciaire ou judiciaire avec remise (LP art.333 et SS), cette stratégie est faite pour les débiteurs qui ont les moyens, mais des dettes trop élevées pour être remboursées en 3 ans.
Procédure :
• Demander un sursis aux créanciers et proposer un plan de remboursement échelonné au maximum sur 36 mois.
• Proposer le maximum d’argent possible et négocier avec les créanciers qui acceptent alors cette somme et soldent les dettes.
3. Plan de paiement des dettes
Pour qui ?
Aussi appelée concordat extra judiciaire sans remise, cette stratégie convient aux débiteurs qui ont les moyens de rembourser leurs dettes en 3 ans. Il faut toujours traiter tous les créanciers sur le même pied d’égalité et les rembourser tous au même moment.
Procédure :
• Préparer un plan de paiement échelonné et en avertir tous les créanciers pour qu’ils sachent quand ils vont recevoir leur argent.
4. Faillite privée
Pour qui ?
Les débiteurs dont les dettes dépassent leurs revenus et qu’un accord avec leurs créanciers est impossible, ils ont le droit de demander d’être mis en faillite personnelle selon l’article 191 de la loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite (LP). La procédure amène le débiteur devant un juge qui prendra alors la décision.
Procédure pour faire reconnaître la faillite personnelle :
Le débiteur doit constituer un dossier prouvant qu’il ne peut plus payer en y ajoutant l’historique complet de ses dettes et un budget exhaustif qui exposent notamment les montants des dettes. Il doit par ailleurs ne prouver qu’aucun accord avec les créanciers n’a pas être trouvé, qu’il peut vivre après la faillite sans créer de nouvelles dettes, de pouvoir payer l’impôt courant et qu’il dispose de fonds suffisants pour régler les frais liés à la procédure. Si les dettes concernent un couple, chaque personne se doit de faire la démarche à son propre.
Conséquences importantes pour le débiteur :
• Frais judiciaires liés à cette procédure s’élèvent à environ 4’000.-.
• Dès la faillite reconnue par le tribunal, la saisie sur salaire s’arrête.
• Le débiteur est inscrit à la centrale ZEK (lien avec https://blog.credit-conseil.ch/3-consequences-un-refus-de-credit/), obtenir un crédit est alors impossible.
• Les biens de valeurs peuvent être saisis par l’Office des faillites.
• Les actes de défauts de bien auprès des créanciers ont une validité de 20 ans. Ils peuvent alors à tout moment renvoyer un nouveau commandement de payer. À noter que le débiteur peut faire opposition au commandement de payer si ses moyens ne se sont pas améliorés entre temps.
• La Feuille d’Avis Officielle publie la faillite dans son journal.