Dette et coronavirus : le surendettement frappe les faibles revenus
- 09 juillet 2020 |
- Catégorie : Actualité, Tendances, Évolutions•Dette |
- Auteur : Iohan Colarusso
La crise sanitaire et économique découlant de la pandémie du Covid-19 fragilise encore un peu plus les ménages aux revenus faibles. Paradoxalement, les demandes de leasing ont explosé et atteignent des seuils jamais vus.
Une situation tendue
La crise du coronavirus provoque un ralentissement économique et une hausse de chômage importante. Fin avril le taux de chômage à Genève s’établit à 5,0% (+0,5 point) [1]. Au plan national, le nombre de chômeurs est également en hausse (+13,1%) et le taux a augmenté à 3,3% (+0,4 point). Une situation qui rend la situation économique des ménages plus précaire. Il faut souligner que, selon l’OFS ( Office fédéral de la statistique) 40% de la population suisse vit dans un ménage qui a des dettes et 8% de cette population cumule 3 crédits différents. Agnes Würsch, responsable prévention de l’association bâloise Plusminus, une association d’aide aux personnes endettées, tire la sonnette d’alarme et avance que « de nombreux ménages vivants au revenu minimum ont certainement glissé dans l’endettement ».
Des ménages sous pression
Le secrétaire général de la fédération Sébastien Mercier met en garde : « La crise que nous vivons frappe particulièrement durement les personnes à bas revenus » et elle « pourrait bel et bien être catastrophique en terme de surendettement des ménages ».
Par ailleurs, le trois-quarts des ménages attend souvent 3 ans et plus avant de demander de l’aide, ce qui retarde encore plus les paiements de leur dette. Afin de soutenir les ménages dans leurs démarches, Sébastien Mercier avance qu’une adaptation temporaire de la loi sur les poursuites et faillites « afin de permettre aux personnes touchées par la crise de se stabiliser financièrement » pourrait être une bonne solution.
Le leasing auto en hausse
C’est du jamais vu ! Malgré la pandémie et les problèmes économiques qu’elle engendre, les demandes de crédit pour acheter une voiture se sont envolées de 36% en juin. Selon Credaris, le seuil de demande habituel a été largement dépassé. En 2019, l’Association suisse des sociétés de leasing comptabilisait près de 10 milliards de francs de contrats de location automobile, et ce, juste pour des particuliers. Par personne, cela représente 34’500 francs en moyenne par voiture. Toujours en 2019, le marché du leasing pèse plus de 8,1 milliards de francs en Suisse, ce qui en moyenne, représente un emprunt de 32’575 francs.
Des demandes de crédits sous la loupe
Face à cette situation, les banques et les spécialistes du crédit on réagit. Les conditions d’octroi des crédits à la consommation ont été resserrées, comme pour Cembra Money Bank (1 million de clients en Suisse) ou la Banque Migros qui veulent « éviter le plus possible les cas du surendettement dans la situation actuelle ». Par exemple, les personnes au chômage partiel ont vu leurs demandes refusées.
Sources : 20 minutes, le matin.ch, ATS