Crise sanitaire, crise économique : petit tour d’horizon Suisse
- 30 avril 2020 |
- Catégorie : Actualité, Tendances, Évolutions |
- Auteur : Iohan Colarusso
La crise sanitaire entraine des conséquences sociales et économiques importantes en Suisse. Nous en avons sélectionnés quelques-uns. Explications.
Fort risque de faillite pour les PME suisses exportatrices
Malgré les aides octroyées aux PME par la Confédération, les entreprises basées en Suisse ont vu la demande baisser ainsi que leurs liquidités plonger dû à la crise sanitaire internationale du Covid-19. Par ailleurs, les chaînes d’approvisionnement mondiale sont également très perturbées, ce qui rend l’achat des matières premières et des produits semi-finis très difficiles. Les secteurs de l’industrie mécanique, comme les secteurs automobiles, sont particulièrement touchés.
Selon Swiss Export, qui a mené l’enquête auprès de 147 entreprises suisses, 1 entreprise exportatrice sur 6 risquent la faillite ces 12 prochains mois. De plus, 82% d’entre elles rencontrent des problèmes sévères, car ces dernières sont aussi dépendantes des marchés d’exportation européens, qui, eux non plus ne sont pas au beau fixe. Enfin 52% des PME suisses estiment une tendance négative de -7 à -30% sur leurs principaux marchés.
La chute du prix du pétrole et la BNS
Le prix du pétrole a chuté de manière historique ces dernières semaines. Le West Texas Intermediate, standard du pétrole américain, a atteint un prix historique de -40,32. Pour la simple raison que la demande a baissé. Il est alors impossible pour les producteurs d’écouler et encore moins de conserver les barils de pétrole, qui devient une denrée très versatile et très sensible aux fluctuations du marché.
La banque nationale suisse est dans les 30 plus importants actionnaires de deux grandes deux grandes entreprises américaines de gaz et pétrole, Exxon Mobil et Chevron. Le prix des actions ayant aussi par conséquent chuté, cela représente une perte de 173 000 dollars par heure depuis le mois de janvier.
Malgré des interpellations d’élus cantonaux et les problèmes éthiques de la démarche, la BNS doit rester indépendante selon la Confédération et ceci, afin qu’aucun parti politique ne prenne le contrôle de la banque nationale et contrôler au mieux l’inflation.
Vers une baisse des primes maladies ?
Le Mouvement populaire des familles (MPF), l’Association des familles monoparentales (AFM), les 45 associations membres du Collectif d’associations pour l’action sociale (CAPAS), Pro Familia, SolidaritéS Genève ainsi que le MCG Genève ont adressé une lettre au Département fédéral de l’intérieur et à Alain Berset. Les signataires demandent une baisse de la primes d’assurance maladie à hauteur de 60% dès le mois de mars et pendant toute la durée des actions liée à la crise sanitaire du coronavirus. Elles concerneraient les personnes suivantes :
- Toute personne au revenu ou au statut précaire
- Les parents célibataires
- Les personnes s’occupant de malades
- Les indépendants
Cette mesure serait financée par la Confédération Suisse et les réserves des caisses maladies. Affaire à suivre.
400 millions de francs pour l’aide internationale !
La Suisse, au travers du Département fédéral de l’économie a décidé de débloquer 400 millions de francs suisses afin d’aider les pays en développement :
- Un prêt sans intérêts et remboursable d’ici 7 ans, d’un montant total de 200 millions CHF a été octroyé au Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
- Deux crédits d’un montant de 25 millions CHF destiné au Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes du FMI seront discutés au mois de juin par notre Parlement.
- De plus, afin de renforcer la coopération internationale, 175 millions CHF ont été mis à disposition des organisations internationales afin que leurs actions sont renforcées durant cette pandémie internationale.
Une aide indispensable
Dans les pays les plus pauvres, qui ne disposent pas d’un système social et de santé performant, les gens n’ont plus rien s’ils ne vont pas travailler et ne peuvent plus subvenir à leurs besoins, même les plus basiques, comme nourrir sa famille.
En plus du budget alloué en temps normal, Département fédéral de l’économie a augmenté son budget de 100 millions supplémentaires afin de soutenir les actions du Secrétariat à l’économie. Par exemple, des tentes de secours ont été installées en Serbie, a expliqué Manuel Bessler, délégué à l’aide humanitaire. De plus la Grèce, l’Italie et la Chine ainsi que l’ONU, l’OMS, le CICR et la Fédération internationale du Croissant-Rouge et les actions de la DDC ont reçus des fonds pour renforcer des mesures d’aide face à la situation.
La preuve, que même en temps de crise, il faut rester solidaire !
Source : agefi, allnews et acrinfo