PostFinance : crédits et hypothèques, c’est pour bientôt ?
- 08 juin 2020 |
- Catégorie : Actualité, Tendances, Évolutions•Banques |
- Auteur : Iohan Colarusso
Le Conseil Fédéral suisse a ouvert une consultation jusqu’au 25 septembre qui permettrait à PostFinance d’octroyer des crédits et des hypothèques et qui ouvrirait l’actionnariat de la filiale de La Poste, son principal actionnaire actuel.
Un marché versatile
Depuis 2008, les marchés financiers sont de plus en plus risqués et rapportent de moins en moins, avec des taux d’intérêt très faibles. PostFinance est limitée aux marchés d’obligations et aux marchés financiers, les premiers ayant un taux d’intérêt négatif et les seconds étant de plus en plus risqués.
Dans ce contexte, PostFinance a du mal à générer suffisamment de bénéfices, constituer des fonds propres et verser des dividendes à ses actionnaires.
Un défi de taille pour PostFinance
Depuis 2013, le Parlement a décidé que PostFinance serait une société de droit privé, sans toutefois avoir le droit de faire des crédits et des hypothèques. Depuis, PostFinance remplit les mêmes conditions qu’un autre organe bancaire sous licence bancaire, mais n’ayant pas le droit de proposer tous les différents services.
Selon la loi, PostFinance pourrait déjà être privatisée, mais avec un business modèle ne rapportant pas assez, cela freinerait sans doute les investisseurs, rappelle la conseillère fédérale, Simonetta Sommaruga.
Des crédits oui, mais avec des fonds propres
Le Conseil fédéral souhaite que PostFinance diversifie ses activités tout en respectant plusieurs conditions :
- Des fonds propres constitués de manière autonome et sans garantie de l’État.
- Répondre à toutes les exigences de capital en cas d’assainissement ou de liquidation des banques de trop grande importance, comme la Raiffeisen, la Banque cantonale zurichoise, UBS et Crédit Suisse.
Afin d’atteindre ce but tout en réduisant les risques liés à la participation de la Confédération, cette dernière propose d’ouvrir PostFinance aux actionnaires tout en conservant La Poste en tant qu’actionnaire principal.
Le rôle du Conseil fédéral
Pour le Conseil fédéral, qui piloterait de manière stratégique PostFinance, veut que cette dernière adopte une politique respectueuse du climat. Pour le Conseil fédéral, il est hors de question de subventionner PostFinance ou de faire reporter les coûts des taux négatifs sur les clients.
Néanmoins, si PostFinance n’arrive pas à répondre aux exigences de manière autonome, la Confédération propose une solution transitoire de substitution, qui correspondrait à l’octroi d’une garantie de capitalisation de la Confédération en tant que propriétaire.
Quelle place sur le marché des crédits ?
L’arrivée de PostFinance sur le marché se ferait en étapes et sur plusieurs années. De plus, PostFinance ne devrait pas prendre une part de plus de 5%, même si cette présence stimulerait la concurrence. Par ailleurs, le Conseil fédéral avance que cette entrée sur le marché ne constituera pas une menace dans la stabilité des marchés.
En effet, elle sera limitée au volume des dépôts de la clientèle que PostFinance se voit confier dans le cadre du mandat de service universel en matière de services de paiement.
Sources: RTS, 20Minutes et TDG